Les semis

février 20, 2022 3 Par Nathanaelle Chavot

Le semis est un mode de reproduction des végétaux très simple et tout à fait naturel, qui consiste à mettre en place des graines dans de la terre pour les faire germer… et élever par la suite des végétaux !

Pour un jardinier amateur, faire ses semis est une vraie étape initiatique. Voici tout ce qu’il faut savoir pour passer chef semeur avec succès… Récolte des graines, stockage au sec avant de démarrer les semis. Choix des bons contenants et du terreau adapté… Une fois les graines en terre, protéger les semis, les arroser et les exposer à la bonne lumière pour obtenir des plants vigoureux. Autant de techniques faciles à mettre en œuvre pour des semis réussis et des plantes vigoureuses.

Pour qu’une graine germe…

3 conditions doivent être au rendez-vous :

  1. Avoir des graines viables.
  2. Reproduire les conditions environnementales appropriées
  3. Lever la dormance.

La viabilité des graines varie selon les espèces et les conditions d’entreposage.

Si vous gardez vos semences dans un endroit chaud et humide, leur taux de germination déclinera plus vite que si vous les entreposez dans un endroit frais et sec.

Un environnement propice à la germination diffère aussi d’une espèce à l’autre. Certaines graines ont besoin de lumière, mais d’autres requièrent le noir complet. Certaines aiment un peu de fraîcheur et d’autres, une bonne chaleur. Cependant, elles ont toutes besoin d’eau et d’oxygène.

En milieu naturel, la dormance permet aux graines de germer au bon moment.

  • Des forêts de conifères se régénèrent naturellement après un feu, car la chaleur intense favorise la désarticulation des cônes et la libération des graines.
  • En climats nordiques, les graines s’attendent à une période de froid pour ne germer qu’au retour d’un temps plus clément.
  • Certaines graines se protègent d’épais téguments (l’enveloppe de la graine) pour empêcher l’eau de pénétrer et retarder leur germination. La viabilité de ces graines est très longue.
  • En général, les graines de céréales (blé, orge, avoine) sont imperméables à l’oxygène à des températures au-dessus de 25 °C. Comme elles ont besoin de l’oxygène pour germer, elles attendent des températures plus fraîches qui correspondent aux conditions propices à leur croissance.
jeunes plants de tomates en plaque alvéolée

En aparté :

La graine est le résultat de la reproduction sexuée de la plante.

La semence peut être la graine d’une plante, mais aussi son fruit, son bulbe, son tubercule ou toute autre partie de ce végétal qui, mis en terre, donneront une nouvelle plante. 

Une graine est donc une semence, mais une semence n’est pas toujours une graine !

Planifiez et préparer vos semis au jardin

Avant tout, faites un planing pour vos semis : Planifier est un art ! Il faut penser, anticiper… et tout noter. C’est l’assurance de ne pas gâcher de semences, d’utiliser au mieux l’espace et de bien gérer son temps. Cela évite aussi d’avoir à recommencer le travail. Donc munissez-vous d’un calepin et d’un crayon. Puis dressez l’inventaire : surface dont vous disposez, ensoleillement, votre temps disponible, vos besoins et/ou envies. Enfin, dessinez un plan du potager ou du massif sur la saison.

Quels sont les différents modes de semis ?

1/Les semis en place :

Effectuer un semis en place signifie planter la graine directement à l’endroit où la plante va se développer. Ce type de semis demande une terre soigneusement désherbée, et bien affinée au râteau. Parmi ce type de semis, on trouve différentes techniques, à savoir le semis en ligne (carotte, betterave), le semis à la volée (fleur), et le semis en poquets (haricot).

Quelle graine planter en pleine terre ?

En règle générale, on sème directement au jardin les variétés qui tolèrent mal la transplantation, mais dont le cycle de croissance et la tolérance au froid permettent d’atteindre la maturité avant l’hiver.

Les cultures de saison froide sont aussi semées directement au potager tôt en saison ou à la fin de l’été. On sème donc directement en terre les plantes potagères à racines longues (radis d’hiver et radis de tous les mois, carottes, panais, persil et cerfeuil tubéreux, betteraves crapaudines, salsifis, scorsonères,…) ainsi que celle qui ne peuvent être déplacées comme les haricots, pois, fèves… mais aussi de nombreuses autres pouvant être déplacées : épinards, laitues, navets, bettes… Le choix est large !

Pour faciliter la levée des graines capricieuses, telles celles les Apiacées (persil, panais, carotte …) les laisser simplement tremper une journée dans un verre d’eau.

Le semis en ligne

Il est pratiqué pour la plus grande partie des légumes. Pour semez en ligne, munissez-vous d’une serfouette, et tracez des sillons parallèles, à l’aide d’un cordeau, d’une profondeur de 2 à 3cm. Pour une meilleure adhérence des graines au sol, arrosez légèrement le fond des sillons. Posez vos graines sur toute la longueur du sillon, et recouvrez d’une fine couche de terre, arrosez légèrement une nouvelle fois.

semis en ligne

Le semis à la volée

Il convient aux fleurs sauvages, aux engrais verts, à certaines fines herbes et aux légumes-feuilles qu’on souhaite récolter très jeunes (épinards, laitues, mescluns).

Très simple, le semis à la volée consiste à jeter les graines en pluie par petites portions. Essayez d’avoir la même densité de graines partout. Une fois toutes vos graines semées, nivelez le terrain, et ratissez légèrement. Il m’arrive parfois de mélanger les graines à du marc de café pour les dé-densifier.

Pour s’assurer que les graines sont bien enterrées, vous pouvez tasser la terre à l’aide d’un rouleau, ou simplement d’une planche si la surface est petite. Pour une bonne germination, pensez à maintenir une terre fraîche jusqu’à la levée.

Le semis en poquets

Il s’applique beaucoup aux espèces buissonnantes — par exemple, les courges et autres cucurbitacées — ou grimpantes — les haricots grimpants, entre autres.

Le principe du semis en poquets est simple, il s’agit de déposer plusieurs graines dans le même trou, ceci afin d’obtenir des touffes garnies de plusieurs plantules, et de pouvoir ainsi conserver le(s) plus robuste(s). Voilà pour la théorie, en pratique, c’est tout aussi simple.

Tracez des sillons d’une profondeur variant de 1 à 3cm de profondeur selon la taille de la graine. Déposez des petits lots de 4 à 5 graines. Pour savoir de combien espacer vos lots de graines, il vous suffit de savoir la largeur que fera votre plante adulte (si celle-ci doit faire 10cm de large, alors espacez vos lots de 10cm). Recouvrez d’une fine couche de terre, arrosez légèrement (sauf si le temps est déjà pluvieux).

Pour les grosses graines de type haricots, maïs, il n’est pas nécessaire de tracer un sillon. Préparez la terre de façon à ce qu’elle soit meuble et aérée, cassez les mottes, et semez 3 à 5 graines par trou tout les 12 à 15 cm. Vous pouvez les semez entre 3 et 5 cm de profondeur. tassez correctement et garder bien humide jusqu’à la levée !

Une fois que les plants auront levé, conservez uniquement les plus beaux de chaque lot. Attention ! Ne soyez pas trop gourmand, même si vous hésitez à vous débarrasser de certaines plantules, gardez à l’esprit qu’en les gardant toutes, elles finiront par s’étouffer les unes les autres.

2/Le semis en pépinière :

Le semis en pépinière se fait soit en godets, en plaque alvéolée, en mini-motte ou terrines, l’idée est d’apporter à vos plantes la protection dont elles ont besoin pour bien grandir, en leur assurant des conditions de croissance optimales. Une fois adultes, vous pourrez les repiquer à l’emplacement qui leur est assigné dans votre jardin. Le plus simple, est de faire un semi en godet.

Là encore, le principe est plus ou moins le même, et la manœuvre n’est pas compliquée. Remplissez vos godets de terreau jusqu’à 1cm du bord, et placez les cote à cote dans un bac de multiplication. Placez vos graines, et couvrez-les de 2mm de terre environ, tassez légèrement. Arrosez généreusement la terre.

Une fois que les graines auront levé, choisissez les plus belles plantules, et replantez-les, munies de leur motte, à leur emplacement final.

serre à plant 2017

Les semis sous abri

Le semis sous abri consiste à compenser la longueur du cycle de certaines plantes, en les faisant pousser dans un endroit où les conditions de température et d’humidité seront optimales, soit une serre ou une véranda dans l’idéal. De cette manière, quand la période des gelées sera passée, les plantes seront déjà bien avancées dans leur croissance, et pourront être replantées à l’extérieur. La récolte pourra donc se faire plus tôt. Par ailleurs, la serre les protège des redoutables prédateurs de plantes que sont les oiseaux et les limaces.

Mais attention, après avoir été choyées pendant leur croissance, les plantes ont besoin de prendre leur indépendance vis-à-vis de la serre de façon progressive. Pour les y aider, avant de procéder à la mise en place dans le potager, il préférable d’opter pour une étape intermédiaire : la mise en pot. Ceci permettra de laisser les plantes à l’extérieur durant un temps limité les premiers temps, puis progressivement, de plus en plus longtemps. Elles pourront ainsi s’habituer tout doucement au climat extérieur, et ne se sentiront pas brusquées quand elles emménageront de façon définitive dans le potager.

serre à plants, 2017

châssis ou tunnel

Malgré les avantages offerts par une pièce chaude pour débuter les semis, tout le monde ne possède pas ce genre d’installation. Une alternative consiste à mettre en place un châssis ou une serre, qui vont donner la possibilité de semer tôt dans la saison un grand nombre d’espèces (betterave, carotte, céleri, chou, laitue, navet, radis, tomate…), à condition de bien les protéger du froid et de choisir des variétés adaptées aux cultures précoces.

Le châssis est le système le plus classique. Il est constitué d’un coffre (en bois, en métal, en brique) recouvert d’une plaque transparente (en verre ou plastique) qui se soulève facilement (pour l’aération, profiter des journées de beaux temps, et permettre les arrosages). Il peut être utilisé également pour la transplantation des plantes élevées en bacs ou en godets. C’est un moyen de les endurcir progressivement aux conditions extérieures. Y faire un couche chaude avec du fumier de cheval est fréquent, celui chauffe quand il est frais et favorise donc la pousse des jeunes plants.

Le tunnel plastique sert également à protéger du froid les semis et les plantules. Il est moins efficace que le châssis mais plus facile à utiliser, car il peut être installé sur des semis en place.

De la même manière qu’en extérieur, les semis sous abri sont réalisés dans des sillons, puis recouverts de terreau et arrosés. Le repiquage en pleine terre s’effectue lorsque les plants sont bien développés, après avoir été habitués progressivement aux conditions extérieures par l’ouverture, en journée, du châssis ou du tunnel.

près d’un mur et d’une bonne hauteur, ces chassis permettent de réaliser tout type de semis
chassis classique en bois

Comment bien faire des semis ?

  1. Semer des graines en fonction des variétés, chacune a ses propres besoins.
  2. Couvrez avec du voile p17 la nuit pour protéger du froid pour les semis sous serre avant le mois de mai.
  3. En pot, tassez la terre…mais laissez de l’air, il ne s’agit pas de faire des blocs de ciment !
  4. Arroser les semis sans détremper, l’idéal étant d’utiliser des tables à marée, qui gardent l’eau en dessous des plants et permet d’arroser sans mouiller le feuillage, ou de ré-humidifier des mottes trop compactées qui auraient séchées en les bassinant.
  5. Un grand besoin de lumière pour les jeunes plants, en intérieur comme en extérieur, si vous semez derrière une fenêtre, ils risquent de manquer de luminosité et de s’étioler, sortez les la journée !
  6. Laissez les plants s’endurcir, afin qu’ils s’habituent progressivement aux conditions extérieures de votre jardin.
plants d’aubergines sur nappes chauffantes et p17

Placez le tout dans un endroit chaud (21 °C à 24 °C) et bien éclairé, comme une fenêtre orientée au sud ou à l’ouest. Tournez vos semis occasionnellement, sinon ils pencheront en direction du soleil. L’idéal étant de les sortir, comme cité plus haut !

Pour les semis sous abris, personnellement je travaille sous tunnel non chauffé, avec des tables à marée, des nappes chauffantes et deux couches de voiles p17 posés sur arceau.

Je commence mi février, avec les piments, poivrons et aubergines, plus certaines aromatiques longues à pousser comme le persil. Les plants de poivron, piment et aubergine nécessitent une chaleur importante, avec une température optimum de croissance entre 22°C et 28°C. Ils sont particulièrement vulnérables à la fraîcheur, supportent mal les écarts de températures importants entre le jour et la nuit. Ces besoins en chaleur et la lenteur de croissance expliquent le délai entre le semis et l’installation au potager, mi mai.

En mars, qui est le mois où je réalise le plus de semis, sois deux mois avant la mise en terre de la plupart des potagères sensibles au froid. Je fais les tomates, la plupart des aromatiques, quelques laitues, betteraves, des fleurs, des physalis et presque tout ce que je peux qui est adapté à cette période charnière ! On peut semer les tomates de février à avril, mais attention, si vous n’êtes pas équipé, ou en région chaude, ne les semez pas trop tôt, au risque de voir vos plants végéter en attendant la pèriode idéale de plantation au jardin : mi mai ! L’idéal est un semis à la mi mars, soit deux mois avant leur mise en place en extérieur.

Je réserve par contre mes cucurbitacées (concombres, melons, courgettes, courges…) pour le moi d’avril. En effet ces graines germent et poussent rapidement, donc un mois est le maximum qu’elles passeront en pot, au risque de faire rater les cultures : le stade idéal de plantation est de 2 paires de feuilles. Si elles commencent à faire des tiges c’est rappé car elles ne pourront rattraper leur potentiel de croissance et resteront petites, puis les cucurbitacées n’aiment vraiment pas les manipulations racinaires donc le rempotage est à éviter. Je devrais donc recommencer mes semis ! D’ailleurs ce sont de grosses plantes donc je réalise ces semis dans de plus gros godets que les autres.

plants de concombres

Le premier point posant souci dans ces semis concerne donc la température de germination. En effet, ces petites plantes sont frileux et ont besoin d’un minimum de chaleur pour commencer à germer. Des températures impensables en extérieur en France. Il est donc nécessaire de faire ses semis en intérieur, voire d’y ajouter une source de chaleur pour obtenir un bon résultat. On parvient à obtenir des germinations à des températures inférieures mais le pourcentage d’échec est nettement plus élevé.
Le second problème d’un semis précoce, c’est le manque de luminosité et donc le risque que les semis filent. Il faut alors être très attentif à cela et offrir un maximum d’ensoleillement aux jeunes plantules pour les protéger de l’étiolement. Et à moins de semer sous serre avec tout l’attirail des pros, il vous faudra les sortir la journée pour qu’elles profitent de la lumière directe pendant les heures chaudes, et de les rentrer le soir afin de les protéger du froid !

la vermiculite préserve du verdissement des plaques, on peut aussi utiliser du sable ou du charbon de bois

Mes propres méthodes :

J’utilise parfois des graines congelées qui ont une meilleure germination, placez-les au moins 48h avant de semer afin de lever la dormance des graines.
Je fais mon semis en godet individuel, en plaque alvéolée ou en mini-mottes selon mes envies mais toujours avec un terreau de semis bien tamisé.
Les graines sont légèrement recouvertes, 2-3 mm de terreau maximum, le tout bien humidifié au vaporisateur, avec de l’eau tiède. Vous pouvez aussi saupoudrer de charbon de bois pilé ou de cannelle moulue pour éviter le développement des champignons qui fondent les semis.
Je place ensuite l’ensemble sur mes tables de culture, avec un chauffage (cordon chauffant et thermostat) réglé sur 22°C en permanence et je les recouvre d’un voile de forçage P17 ou P30 selon la température extérieure.

Il ne reste plus qu’à attendre que ça germe. Entre une et trois semaines. Enfin, lorsque tout est bien levé, je réduis le chauffage durant les 12h de nuit et je le coupe pour les 12h de jour, ça ne descend pas en dessous de 17°C, à partir de ce moment, les plantules ont besoin de lumière.

Ensuite, je conserve une humidité légère : attention à ne pas trop arroser, il faut attendre que la surface commence à se dessécher avant de remettre de l’eau jusqu’au stade 2 à 4 vraies feuilles où il faudra envisager un rempotage dans un contenant plus grand.

jeunes basilics


La seconde option de semis, est celle d’un endroit lumineux, dans une pièce chauffée de la maison. Derrière une fenêtre orientée au sud par exemple. Mais encore une fois attention, comme pour tous les plants potagers, une fois germés, si vous les laissez derrière la fenêtre ils auront tendance à “tiger” (s’étioler) et vont s’affaiblir, donc pensez à les sortir quelques heures sous lumière directe durant la journée si les conditions le permette.
Si vous n’avez pas d’endroit adéquat pour les semis on peut aussi faire sous une mini-serre chauffée, ou sur couche chaude. Pour fabriquer une couche chaude, se procurer du fumier de cheval frais et un châssis.

Une fois que les premières vraies feuilles commencent à apparaître (pas les cotylédons) vous pouvez transférer les plants sous une serre à l’extérieur. Ils ont alors moins besoin de chaleur pour se développer et sont plus résistant. jusqu’au mois de mai un voile de protection est quand même nécessaire la nuit, à cause des petites gelées matinales.
Quand ils ont deux à trois paires de feuilles il est temps de les repiquer dans des pots individuellement.
Ils pourront ainsi être repiqués d’avril à juin selon votre région et vos conditions de culture, serre ou pleine terre ! Il faut entre un à trois mois de croissance, du semis, pour qu’un plant soit prêt à être repiqué en place, le plus souvent mi-mai. je prévois donc mes dates de semis en fonction de cela : un mois pour les cucurbitacées, deux pour les tomates, trois pour les poivrons et aubergines.

un plan de travail toujours libre permet de bien s’organiser pour les semis et rempotages

La profondeur de semis

Selon la taille des graines et le type de substrat, la profondeur de semis est à ajuster. De manière générale, plus une semence est petite, plus elle doit être placée en surface. De plus, dans une terre sableuse, et donc légère, il est conseillé de semer une profondeur égale à trois fois l’épaisseur de la graine. En revanche, dans un sol argileux, plus lourd, la graine doit être moins enfoncée dans la terre. Dans tous les cas, il vaut mieux ne pas semer trop profond, pour faciliter la levée des plantules.

Les graines très fines, en particulier certaines espèces de fleurs, peuvent être semées en mélange avec du sable très fin et du terreau pour réduire la densité de semis.

Indications sur les profondeurs de semis à ne pas dépasser pour les principales espèces :

  • de 0,5 à 1 cm : aubergine, carotte, céleri, cerfeuil, chicorée, laitue, mâche, navet, persil, poireau, poirée, radis rond, tomate
  • à 2 cm : betterave, chou, concombre, cornichon, courgette, épinard, melon, oignon, potiron, radis long, salsifis
  • à partir de 3 cm : petit pois, haricot, fève
Germination de tomates en mini mottes

Exposition

Les plantes n’ont pas toutes les mêmes besoins en terme d’ensoleillement, mais dans tous les cas, elles ne se plairont pas dans un lieu toujours à l’ombre, que ce soit celle d’un bâtiment…ou d’arbres qui, de plus, vont être source de concurrence alimentaire.

Idéalement, une exposition à l’Ouest ou au Sud est optimale, mais certains aménagements de jardin ne permettent pas forcément de placer le potager dans ces conditions. S’il est exposé au Nord, il faut éviter de planter trop tôt en saison, et attendre que le sol soit réchauffé.  En effet, pour sortir de leur dormance, les graines nécessitent de la chaleur. C’est pourquoi, afin d’obtenir une levée régulière et homogène, la température du sol ne doit pas descendre en-dessous en dessous d’un minimum, variable selon les espèces.

Température minimales du sol à respecter au moment du semis pour les principales espèces :

  • 8 à 10°C : épinard, oignon, radis
  • 10 à 15°C : carotte, chicorée, chou, laitue, petit pois
  • 15 à 20°C : céleri, cornichon, haricot, melon, tomate
  • 20 à 25°C : aubergine, piment, poivron

A la mi-ombre, il est possible de cultiver salades, choux, épinards, radis, betteraves, carottes, pois, ou haricots.

le basilic demande beaucoup de lumière

D’autres modes de semis :

La stratification

Cette méthode permet de lever la dormance des semences qui ne germent qu’après une période de froid. Elle est surtout utilisée pour les semences d’arbres et arbustes, ainsi que les plantes vivaces qui ont besoin de l’hivernation pour lever leur dormance.

  • On met les graines à tremper dans l’eau 12 à 24 h (ou jusqu’à une semaine pour les semences très dures).
  • On égoutte les graines et on les mélange à un médium (voir la recette) qui retient l’humidité en respectant ce ratio : 1 cuillérée de graines pour 1 à 3 cuillérées de médium.
  • On place le tout sur un fond de médium dans un contenant aéré qui protègera de la sécheresse et des rongeurs (si le contenant est placé dehors).
  • On peut aussi placer les graines dans un sac de plastique hermétique sans médium.
  • Le contenant est alors exposé au froid durant un laps de temps prédéterminé allant de 1 semaine à 4 mois selon les espèces.
  • La stratification peut se faire dehors en hiver ou dans un réfrigérateur ; réglez alors la température entre 0 et 10 °C.

Recette de médium pour la stratification

  • 1 part de gros sable
  • 1 part de perlite
  • 1 part de mousse de tourbe bien humidifiée.

La scarification

Pour lever la dormance des semences très dures, on doit endommager les téguments afin que l’eau puisse passer.

  • Pour les graines plus fines, on les frotte sur du papier sablé et on les fait germer entre deux papiers absorbants mouillés.
  • Pour les grosses semences, on pratique des entailles dans leur enveloppe sans atteindre l’embryon, puis on les met à tremper 24-48 dans l’eau à la température de la pièce.
graine poncée

Périodes de semis sur plantes diverses :

Selon qu’il s’agit d’une plante tropicale, semi-rustique ou bien rustique, vous la sèmerez soit au chaud, à l’abri, ou bien directement en place, au jardin ou en pépinière.

En théorie, les plantes exotiques (bananiers, palmiers, caféier…) peuvent être semées au chaud tout au long de l’année, mais la période optimale est la fin de l’hiver, car les plantules profiteront, dès mars, d’une luminosité croissante.

Les plantes annuellessemi-rustiques (qui ne supportent pas les gelées), fleurs ou légumes, sont semées de février à avril selon leur rapidité de germination et croissance, tôt pour les pélargoniums, cannas, bégonias, céleris… plus tard pour les roses d’Inde, impatiens ou basilic.

Les plantes annuelles rustiques supportent le semis direct en place, à partir de mars pour les moins fragiles (bleuet, réséda ou carottes) et jusqu’en début juin pour les plus rapides telles que haricots nains, tagètes.

Les plantes bisannuelles comme les pensées, myosotis, pâquerettes se sèment en été pour un repiquage en automne et une floraison printanière.

Les plantes vivaces rustiques seront semées de juin jusqu’en automne selon les espèces.

Bon à savoir : Les vivaces de la famille des ombellifères et des renonculacées sont semées en automne, car elles ont besoin du gel pour lever la dormance de leurs graines.

Quant aux plantes ligneuses, les arbres et arbustes, un semis d’automne est le plus souvent préconisé

Bon à savoir : Les espèces ligneuses à grosses graines nécessitent souvent une vernalisation. Il s’agit de ramollir leur enveloppe dure par l’action du froid. Ainsi, on les sème en terrines protégées de rongeurs (grillage) en automne, au pied d’un mur orienté au nord.

laitues en plaques alvéolées

Quel matériel pour les semis ?

  • Les contenants. Divers types de contenants sont actuellement disponibles pour faciliter les semis, godet en plastique ou en tourbe, plaque alvéolée, motteuse à main pour faire des mini-mottes, caissette, voir matériaux de récupération, comme des pots de yaourt percés, caissettes de poissonnier…
  • Les mini-serres chauffantes que l’on trouve en jardinerie, je n’en pense pas forcément du bien, souvent trop petite, en plastique qui condense trop facilement, et c’est la fonte des semis !
  • Les tables de semis, l’idéal pour moi ; à bricoler ou à acheter chez les fournisseurs (mais malheureusement très cher), en trouver d’occasion est peu fréquent mais si vous avez de la chance c’est possible.
  • Les semoirs à graines, mais personnellement je préfère utiliser mes mains, premier outil de l’être humain !
  • Les étiquettes et un marqueur indélébile, indispensable !
  • Les tunnels, véranda et châssis, ça fait toute la différence
  • Un bon terreau bio, à trouver en jardinerie, chez un fournisseur de compost, ou à faire soit même en dégradant des matières organiques selon le procédé de la lasagne, déjà fait et c’est exceptionnel niveau qualité
  • Des graines !!!

Avec un peu d’application, de temps et de patience, ainsi qu’en réitérant les essais plusieurs fois et en conditions différentes, vous trouverez la méthode qui vous sera le plus adapté en fonction de vos propres conditions de jardinage.

J’espère que ce cours vous aura inspiré et qu’il vous permettra de vous lancer ou d’améliorer vos talents de jardiniers en herbe

Tous mes remerciements pour votre lecture

Nathanaëlle Chavot