Réaliser un baume végétal

janvier 27, 2020 4 Par Nathanaelle Chavot

Les baumes n’ont qu’une seule phase composée d’huiles, de beurres et de cires. Ils sont un soin complètement anhydre, ce qui signifie qu’ils n’ont pas de phase aqueuse et ne necessitent donc pas de conservateur. Composés à 100% de phase huileuse, ils peuvent tout de même rancir et demandent le plus souvent un anti-oxydant comme la vitamine E, ou une huile essentielle qui a ces propriétés.

Le baume est un soin protecteur, nourrissant et réparateur, il est donc idéal pour les zones très sèches, mains, pieds, visage, cheveux, le plus classique étant le baume à lèvre.

Sa formulation est un mélange d’huiles avec un épaississant gras, pour une composition entièrement végétale et naturelle. La recette la plus minimaliste est composée de 85% d’huile pour 15% de cire d’abeille pour un baume en pot destiné à être appliqué sur de petites surfaces de peau.

Cette formule de base peut être modulée et personnalisée, le principe étant de respecter les proportions entre gras liquides et solides, ainsi que de bien les choisir. Avec des beurres ils seront plus nourrissants et réparateurs, alors qu’avec des cires ils seront durcissants et donc davantage protecteur, l’idéal étant un subtil mélange pour un bon compromis !

Selon la dureté souhaitée, d’une texture fondante, pomadée ou solide, les proportions de cire varient de 0 à 25% et dépendra de la proportion et des particularités des beurres et autres solidifiants utilisés pour la recette finale.

Les huiles de prédilections seront celles riches en oméga 9, plus nourrissantes, on peut coupler celles au toucher gras, olive, tournesol, amande douce, abricot, argan, ricin etc, avec celles plus fluides et légères au toucher sec, sesam, jojoba, macadamia… afin d’atténuer l’effet gras du baume !

Personnellement j’utilise beaucoup les huiles pour d’abord réaliser mes macérats huileux avant de les transformer en baume, avec par exemple, le calendula, le millepertuis, le plantain, la paquerette etc, je ferais prochainement un article sur ce sujet !

Ils se conservent longtemps sans conservateurs, sont gratifiants car on les réussit toujours à condition de respecter la balance entre gras très durs (carnauba), durs (cire d’abeille, beurre de cacao), mous (karité, beurre de mangue, beurre d’avocat…) et  huiles fluides.


Mais… ils ont les défauts de leurs qualités, ils sont gras et peuvent rancir.
– pour lutter contre l’aspect gras, on peut ajouter de l’amidon, maximum 10% sinon ça crisse sur la peau.
– pour éviter le rancissement, on peut rajouter des anti-oxydants comme la vitamine E (Tocophérol) achetée en gélules dans toutes les bonnes pharmacies, à raison de 0.5 à 1%  donc 1 à 2 gélules de vit E à 500mg pour 100g de corps gras.

Mode opératoire de la réalisation des baumes :
– Chauffer la cire dans un récipient stérilisé placé dans un bain-marie.
– Ajouter les beurres (des plus durs aux plus mous) aux cires fondues en arrêtant le feu mais en gardant le récipient au BM jusqu’à ce qu’ils soient entièrement fondus.
– Ajouter les huiles fluides en retirant le récipient du BM dès que possible.
– Ajouter les HE, la vit E, les huiles fragiles (germes de blé, tournesol, rose musquée…) sans attendre que le mélange fige.
– Couler en pots ou tubes stérilisés.
– Fermer les récipients après le complet refroidissement.
Pour les tubes à lèvres, résister à l’envie d’actionner la molette avant 24h!

Voici quelques déclinaisons que j’aime bien :

 Baume au calendula: cire d’abeille, macération huileuse de calendula, 10 à 20 gouttes d’huile essentielle de lavande et/ou romarin pour 100g, en massages légers sur les lésions à cicatriser ou apaiser.

-Baume cicatrisant et pour les soins de la peau : Cire d’abeille, beurre de karité, macération huileuse de calendula, plantain et paquerette, 20 gouttes d’huile essentielle cicatrisante pour 100g de préparation ( Hélichryse Italienne, Ciste, Myrrhe, Patchouli, Camomille Matricaire, Palmarosa, Géranium Rosat, Lavande Fine, Lavande Vraie, Lavande Aspic, Lavandin Super, Cèdre de l’Atlas, Millepertuis, Encens, Menthe Verte )

– Baume anti-inflammatoire: cire d’abeille (15%), beurre de karité (20%), macération huileuse de millepertuis, huile de noisette, 20 à 40 gouttes d’huile essentielle pour 100g de produit fini (Eucalyptus citronné, laurier noble, gaulthérie couchée, sapin baumier…) en massages sur les zones douloureuses.

– Baume anti-stress: cire d’abeille (15%), macération huileuse de lavande vraie, 10 gouttes d’HE pour 100g de baume (ylang ylang extra, mandarine, petit grain bigarade ou clémentine, lavande officinale, lippia citriodora …) en massages sur les points de pulsation et dans les mains pour « sniffer » en coupe autour des narines.

Pour un baume plus compact destiné par exemple à faire un baume pour lèvres en pot : 15% de cire d’abeille, 25% de beurre karité ou cacao (selon la fermeté désirée), 60% d’huiles végétales (j’utilise le macérat de calendula)

– Baume à lèvres nourrissant et cicatrisant en tubes: cire d’abeille, beurre de cacao ou de karité, beurre/huile de coco ou monoï, huile d’olive, huile de ricin (5% maximum pour faire briller), huile de germes de blé (à ne pas chauffer), huile fluide de votre choix et 5 à 10 gouttes d’HE pour 100g (ciste, carotte, essences de citrus pour le goût: orange, citron, mandarine…).
J’ai vu qu’il existe un beurre de cacao marron contenant de la poudre de cacao, plus facile à incorporer dans les baumes. Il donnerait un goût chocolaté et serait moins dur que le beurre de cacao pur, à tester !

– Baume à lèvres contre l’herpès labial en bâton (à avoir en permanence dans son sac car il faut l’appliquer dès les premiers symptômes): cire d’abeille, , beurre de cacao, beurre de karité, huile de noisette (5/10% maximum), huile macérée de calendula dans l’huile d’olive, huile de ricin 5% pour l’émollience) et 20 à 30 gouttes d’huile essentielle pour 100g (tea-tree, ravintsara, niaouli, lavande officinale).

Et bien sûr, respecter les précautions d’emploi pour l’usage des HE: dermocausticité, photosensibilisation, doses maximales, contre-indications  etc.